Ce mois-ci, je porte un ensemble dépareillé composé d’une veste en flanelle à motif prince-de-Galles et d’un pantalon en serge peignée plus foncé. J’ai tout de suite été séduit par le tissu clair de la veste, animé d’un grand carreau bleu plein de fraîcheur. L’accord avec le pantalon ne fut pas évident à trouver : j’ai finalement opté, non pas pour un gris — choix classique —, mais pour un bleu acier. Une teinte intrigante, proche du gris, mais moins froide. Elle crée un contraste chaud avec la veste et s’accorde parfaitement à la couleur du grand carreau.

La chemise, à micro pied-de-poule bleu ciel, prolonge cette harmonie chromatique. Son motif fait écho, d’ailleurs, à celui du prince-de-Galles. La pochette est assortie.

Le nœud papillon, lui, a une jolie histoire. Lorsque j’étais jeune tailleur, j’achetais, dans un passage du métro Opéra, des cravates à une petite dame qui tenait une échoppe d’accessoires en soie — aujourd’hui disparue. Je démontais ces cravates pour en recoudre des papillons : c’était alors le seul moyen pour moi de trouver des soies intéressantes. La couleur de celui-ci semblait prédestinée à cette tenue harmonieuse, articulée autour du bleu et du beige.

J’ai choisi les souliers pour rappeler subtilement le beige de la veste. À refaire, j’opterais peut-être pour un cuir châtaigne lisse… peut-être. Quant aux chaussettes Mazarin Grand Faiseur, elles apportent une note volontairement décalée — histoire de ne pas pousser le camaïeu jusqu’au bout !