La laine est thermorégulatrice, c’est-à-dire qu’elle s’adapte aux saisons. Elle peut être dense et feutrée en hiver comme la flanelle, ou au contraire ouverte et aérée en été. On l’appelle alors laine froide, « cool wool » ou « high-twist wool » en anglais.

La structure de tissage, que l’on appelle armure, est faite de telle sorte que les fils sont espacés, laissant ainsi passer l’air. On parlait de toile aérifère dans les années 1950. En plus, pour garder la structure à l’étoffe, et un maintient irréprochable, les fils doivent être adaptés. Ils sont filés de manière à être retors, c’est-à-dire nerveux et peu froissables.

Les anglais parlent de « high-twist », donnant une qualité « wrinkle-free ». Ainsi, avec la laine, matière naturelle indémodable et millénaire, on peut tout à fait créer des pantalons adaptés à l’ère moderne.

La marque V.B.C. est probablement l’une des plus connues du milieu tailleur. Elle est synonyme de qualité et de durabilité. Une maison de tradition qui cherche à bien faire, un luxe abordable.

Un petit document daté de 1663 marque le début de l’aventure lainière de la famille Barberis Canonico. Y est décrit la vente d’un drap au duc de Savoie et des capacités de teinturier. Cette date ancienne fait du drapier l’une des plus vieilles sociétés au monde encore en activité. A ce titre, V.B.C. fait parti du très select Club des Hénokiens. Profitant de la révolution industrielle, la famille développe l’activité lainière.

Lorsque les premiers métiers à tisser mécaniques arrivent en 1868, toutes les activités de tissage, teinture, brossage et finissage sont concentrées dans l’usine de Pratrivero. L’arrivée de l’électricité permet d’accélérer les cadences et de gagner en régularité. Grâce à la haute qualité des tissus qu’elle produit, l’entreprise commence à exporter avec succès dans le monde entier, non seulement en Europe, mais aussi en Amérique, dans le Raj britannique et même en Chine. C’est en 1936 que la marque Vitale Barberis Canonico apparait.

Si les années 70 questionnent l’usage des matières naturelles, la famille fait le choix de rester sur ces fondamentaux, un pari qui a réussi à l’entreprise. Vitale Barberis Canonico reste fidèle à ses origines.

Un pantalon, ce n’est pas seulement du tissu. C’est aussi une doublure de ceinture, des fonds de poches et des boutons. Et ils sont tous italiens !

La doublure de ceinture est composée de trois tissus superposés. La bande haute est un coton oxford bleu ciel et la bande basse écrue est en coton non-teinté, les deux étant séparées par un passepoil anti-glissoire brodé Scavini. Les fonds de poches sont coupés dans le même coton écru non-teinté. L’absence de teinture est la meilleure des options du point de vue hypoallergénique. Elle permet aussi une relative discrétion des fonds de poches derrières les tissus clairs.
La doublure de ceinture et les fonds de poches sont préfabriqués par la société italienne FVL créée en 1990, garantissant des normes de qualité certifiés ISO et GOTS. FVL est particulièrement impliqué sur le sujet de la durabilité et des protocoles éthiques et sociaux, avec un contrôle continu des processus de production et un système de traçabilité rapide et efficace.

Enfin, pour les boutons, nous n’allons pas loin non plus, toujours en Vénétie. Chez Bottonificio Padano créé en 1982. Nous avons choisi d’utiliser exclusivement le corozo, appelé ivoire végétal, naturel et biodégradable. Il s’agit de l’albumen corné, dur et blanc, de la graine d’un palmier d’Amérique tropicale. Bottonificio Padano vise l’élimination des polluants chimiques et le recours à des pigments de plus en plus naturels. Depuis 1982, toute l’eau utilisée en production, y compris celle utilisée pour la teinture et le culbutage, est purifiée et réutilisée, dans le cadre d’un « cycle fermé », sans aucun rejet dans le milieu extérieur.

La fabrication de modèles complexes n’étant pas possible auprès de notre ancien prestataire en Roumanie, nous avons recherché un atelier au Portugal pour développer nos modèles de Gurkha et de Fishtail.

Cette petite structure artisanale fondée et dirigée par un baron du textile franco-portugais nous a donné carte blanche pour concevoir des produits qualitatifs et exigeants, avec des petites séries.

La trentaine de couturières de cet atelier font des merveilles et pour nous, c’est un véritable bonheur de souplesse et de réactivité. Cette relative proximité nous permet de réduire notre empreinte carbone tout en produisant localement.