L'usure et l'entretien

26 mars 2025

Nombreux sont les clients qui me demandent quelle est la durée de vie d’un vêtement et quelle est la meilleure manière pour les entretenir. Tâchons d’y voir clair.

La veste et le pantalon s’usent à des vitesses différentes. Je conseille toujours d’avoir au moins un costume par jour de travail. Ou trois costumes, un blazer et une veste sport pour pouvoir faire tourner assez les pièces. Les riches n’abiment pas les vêtements, car ils en ont beaucoup ! Le soir, il convient de retirer le costume et de passer un vêtement plus décontracté, comme un chino. Cela évite d’abimer au quotidien ses pantalons. Le costume retournera sur son cintre. Le cintre doit être large et de la bonne dimension pour bien soutenir l’épaule. Il faut vider les poches. De temps à autre, un coup de brosse suffit. Pour ma part je plis mes pantalons sur la barre du cintre, en prenant soin de replacer les plis. Vous pouvez aussi suspendre le pantalon par les pieds, ou le placer dans une presse. J’en ai une sur mon valet, non chauffante, et c’est pas mal, mais sans plus.

Les costumes s’usent pour plusieurs raisons par ailleurs. La principale est le recours à des tissus trop légers. Le costume kleenex d’un sens. Ce n’est pas la faute des marques, qui du reste ne font qu’acheter des laines à des drapiers. Les marques sont prises en étau entre une image et des drapiers toujours plus audacieux et une clientèle qui exige cela. C’est très schizophrénique finalement. Le client cherche la légèreté mais la reproche aussi. La veste élimera ainsi très vite en bas des manches, aux coudes, vers les poches. La laine se lustrera (elle deviendra brillante) assez vite aussi. Alors qu’un costume entoilé, avec un tissu de 370/400grs gardera un tomber implacable durant de nombreuses années.

Le pantalon va aussi s’user à l’entrejambe. Là encore ce n’est pas complètement la faute du duo marque/drapier, car les clients cherchent des pantalons ultra-slim. Je le répète, en laine, ça ne marche pas. Les fibres sous tensions, chauffées entre les cuisses, s’abraseront très vite par frottement, frottement accentué par l’étroitesse des cuisses. Beaucoup de mes clients me demandent un volume minimal pour les pantalons. Le résultat est une moindre durée de vie.

En ce qui concerne le lavage, évitez de le faire vous même. Cela abime malgré tout un peu le montage intérieur de la ceinture qui n’est pas vraiment fait pour cela. Un chino est cousu solidement et endure les cycles de tambour, un pantalon de ville absolument pas.

Pour un petit repassage hebdomadaire, vous pouvez utiliser votre fer à repasser. Un bon modèle légèrement lourd et avec une bonne force de vapeur sera idéal. Vous réglez sur position laine et vapeur à fond et vous y allez. Achetez une semelle type téflon pour votre fer, c’est l’idéal pour ne pas lustrer la laine. Cette méthode défroisse. Mais elle ne marque pas vraiment les plis. Pour ce faire, il faut recourir à une autre méthode, plus ancienne, la pattemouille. Vous prenez un torchon de cuisine propre, vous le posez bien à plat, vous l’humectez d’une auréole d’eau et vous posez le fer. Sans vapeur. Sans bouger, et vous laisser la vapeur ‘infuser’. Vous retirez le fer 15/20s plus tard et/ou si l’eau a disparu. Vous répétez l’opération touche par touche, c’est assez long mais le résultat est bon.

Pour la veste, je déconseille de s’y atteler soi-même. Un peu de vapeur ne fait pas de mal, mais le risque de lustrer (c’est à dire de rendre brillante la laine) est important. Le pressing une fois l’an est largement suffisant. Pour le pantalon, suivant votre usage, tous les deux à trois mois suffit. Si vous mettez le costume une fois par semaine, cela fait tous les 8 à 12 ports, ce qui est raisonnable. Si vous n’avez que deux ou trois costumes, il faut envisager d’avoir une second pantalon.

Enfin, tous les pressing ne sont pas mauvais. Vous n’êtes pas obligé de demander un nettoyage à sec. Vous pouvez juste payer pour un repassage éventuellement. Il est toutefois difficile de savoir si un pressing est bon ou pas. Testez en faisant juste repasser une veste. Si le blanchisseur écrase le revers tout le long, c’est un mauvais. Il doit écraser au fer le tiers supérieur seulement, pour laisser le reste ‘rouler’ avec naturel. C’est un bon test. Le perchloréthylène qui est utilisé pour le nettoyage à sec peut parfois redonner de l’éclat à une laine, donc il ne faut pas le proscrire absolument. En revanche, il ne faut pas y passer une laine vierge genre tweed, cela dégraisse la laine, dont les fameux suints pourtant essentiels au confort thermique !

Vous savez tout maintenant !

Nombreux sont les clients qui me demandent quelle est la durée de vie d’un vêtement et quelle est la meilleure manière pour les entretenir. Tâchons d’y voir clair.

La veste et le pantalon s’usent à des vitesses différentes. Je conseille toujours d’avoir au moins un costume par jour de travail. Ou trois costumes, un blazer et une veste sport pour pouvoir faire tourner assez les pièces. Les riches n’abiment pas les vêtements, car ils en ont beaucoup ! Le soir, il convient de retirer le costume et de passer un vêtement plus décontracté, comme un chino. Cela évite d’abimer au quotidien ses pantalons. Le costume retournera sur son cintre. Le cintre doit être large et de la bonne dimension pour bien soutenir l’épaule. Il faut vider les poches. De temps à autre, un coup de brosse suffit. Pour ma part je plis mes pantalons sur la barre du cintre, en prenant soin de replacer les plis. Vous pouvez aussi suspendre le pantalon par les pieds, ou le placer dans une presse. J’en ai une sur mon valet, non chauffante, et c’est pas mal, mais sans plus.

Les costumes s’usent pour plusieurs raisons par ailleurs. La principale est le recours à des tissus trop légers. Le costume kleenex d’un sens. Ce n’est pas la faute des marques, qui du reste ne font qu’acheter des laines à des drapiers. Les marques sont prises en étau entre une image et des drapiers toujours plus audacieux et une clientèle qui exige cela. C’est très schizophrénique finalement. Le client cherche la légèreté mais la reproche aussi. La veste élimera ainsi très vite en bas des manches, aux coudes, vers les poches. La laine se lustrera (elle deviendra brillante) assez vite aussi. Alors qu’un costume entoilé, avec un tissu de 370/400grs gardera un tomber implacable durant de nombreuses années.

Le pantalon va aussi s’user à l’entrejambe. Là encore ce n’est pas complètement la faute du duo marque/drapier, car les clients cherchent des pantalons ultra-slim. Je le répète, en laine, ça ne marche pas. Les fibres sous tensions, chauffées entre les cuisses, s’abraseront très vite par frottement, frottement accentué par l’étroitesse des cuisses. Beaucoup de mes clients me demandent un volume minimal pour les pantalons. Le résultat est une moindre durée de vie.

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